Le kiosque

Une véritable œuvre d’art est née de notre collaboration avec Julien Gaquère alias Jigé, un jeune artiste plasticien qui vit et travaille à Roubaix. Il décrit son style en trois mots: coloré, saturé, fourmillant. Nous, on l’adore ! Et vous ?

Connaissez-vous ce sentiment d’excitation quand quelque chose vous arrive pour la première fois ? La révélation, l’émerveillement, l’envie de continuer d’explorer vous fait oublier le temps qui passe. Un souffle du renouveau. C’est ce qui nous est arrivé en cours de notre première collaboration avec un artiste. Et quel artiste! On vous présente Jigé!

Un jeune homme habillé en jean et veste noire, basquettes aux pieds et la casquette de rappeur sur la tête, entre dans l’atelier. Un grand sourire aux lèvres et dans les yeux, il nous serre la main et s’arrête devant le globe de 80 cm qui prend toute la place dans l’entrée. Il souffle : « C’est ça ? Ouff, c’est énorme ! ». Et oui, ce globe, on l’a fabriqué rien que pour lui. C’est sa carte blanche pour créer, en quelques jours, ‘Le monde selon Jigé’.

Jigé met ses écouteurs sur les oreilles et, aussitôt, il s’isole dans son monde. La grosse boule se remplit rapidement de dessins colorés, tous plus fous les uns que les autres. On y voit naître des continents fantastiques, des îles imaginaires, des personnages drôles composés de tubes, yeux, becs, têtes, dents... et de tout le reste, qu’on ne voit pas encore et qu’on va découvrir, peut-être, quelques années plus tard.

C’est ça son univers. « L’écriture automatique » est pour lui une manière de s’exprimer librement, sans réfléchir au sens. Curieux, on ne le quitte pas des yeux. C’est la première fois qu’un artiste s’approprie un de nos globes et en fait une véritable œuvre d’art. C’est fascinant.

Jigé ne s’arrête pas. Il habille les océans d’un bleu clair, couvre le globe de quelques repères cartographiques, donne les noms aux pays, aux îles et aux lieux dont nous n’avons jamais entendu parlé. Encore quelques dernières touches de pinceaux et le globe est placé sur son piédestal, fabriqué sur mesure à l’atelier. Et la magie se met à opérer…

De cette rencontre, un objet unique, exceptionnel, est né. Mais pas que. C’était aussi une belle rencontre humaine. Parce-que Jigé ne porte pas en lui que du talent et de l’imagination folle. Il est aussi un facteur de chaleur humaine, d’histoires drôles, de délicieuses bières belges...de la vie, tout simplement!

Et Jigé ? Comment a-t-il vécu son séjour à l’atelier ? Nous lui avons posé quelques questions !

Quelle a été ta première impression quand tu t’es retrouvé devant cette grosse boule blanche et tellement vide ?

J’ai été franchement impressionné par sa taille. Ma première pensée, c’était le temps que j’avais prévu pour la peindre. Serait-il pas trop court ? Après, j’ai réalisé quelle quantité et qualité de travail était nécessaire pour sa fabrication.

Qu’est-que ce ça change pour toi de dessiner sur une sphère ?

C’était super intéressant. Une expérience cool, même si j’ai un peu mal au dos maintenant. :) Ce qui était surtout différent, c’est de peindre à l’aquarelle.  C’était ma première fois. Même si je me suis entraîné, ce n’est pas la même chose de le faire en vrai. Le plus difficile c’était de peindre les grandes surfaces bleues.

Tu as travaillé plusieurs jours avec ton casque sur les oreilles. Qu’est-ce que tu as écouté ?

Lomepale, un rappeur et chanteur français, avec son album Mauvais Ordre. Vald, un autre rappeur français, que j’ai écouté au moins 6h en boucle, par peur d’interrompre mon travail juste pour changer la playlist… Et puis Mac Miller, un rappeur américain.

En une phrase, que représente pour toi cette œuvre?

Les continents, sans frontières, sont le symbole de l’humanisme et de la collaboration humaine. Les hommes sont en mouvement libre. Leurs âmes s’imbriquent. Leur nationalité n’a aucune importance.

Pour en savoir plus sur Jigé : https://jigeartcolor.com/